• Centre d'esthétique + cabinet médical

Ode au quotidien

MOA : Commune de Saint Vigor d’Ymonville (76)
Construction neuve
Surfaces de plancher : commerce 90 m² / bureaux 59 m²
Montant des travaux : 296 000 euros hors taxes
Livraison juillet 2017

Construction d'un cabinet médical et d'un commerce par Atelier Cosme Architecture à Saint-Vigor-d'Ymonville. Vue intérieure du commerce.
Construction d'un cabinet médical et d'un commerce par Atelier Cosme Architecture à Saint-Vigor-d'Ymonville. Vue intérieure du commerce et de sa banque d'accueil.
Construction d'un cabinet médical et d'un commerce par Atelier Cosme Architecture à Saint-Vigor-d'Ymonville. Vue intérieure du commerce et de son espace d'accueil.
Construction d'un cabinet médical et d'un commerce par Atelier Cosme Architecture à Saint-Vigor-d'Ymonville. Vue de la façade à double entrée.
Construction d'un cabinet médical et d'un commerce par Atelier Cosme Architecture à Saint-Vigor-d'Ymonville. Vue de la baie du commerce et de l'entrée du cabinet.
Construction d'un cabinet médical et d'un commerce par Atelier Cosme Architecture à Saint-Vigor-d'Ymonville. Vue d'ensemble des façades briques, menuiseries bois et toiture zinc.

Une esthéticienne, une infirmière et une orthophoniste sont prêtes à s’installer dans le village. Saint-Vigor d’Ymonville ne compte qu’un millier d’habitants et, en dehors de l’usine de broyage implantée sur la commune, seuls un épicier et un coiffeur assurent l’activité économique. Mais le Maire se bat pour insuffler la vie dans son village. Il encourage l’installation de ces trois professionnelles, et, aidé par les revenus de l’usine qui lui permettent d’investir, fait appel à nous pour construire au cœur du bourg un institut de soins et un cabinet médical.

La municipalité a judicieusement choisi une petite parcelle glissée entre la mairie et le salon de coiffure, deux bâtisses en briques érigées au tournant du XXe siècle. En face, l’église date du XIIe. Elle est classée. Il s’agit de ne pas dénaturer les lieux, bien sûr.

Nous cherchons l’ordinaire,

un ordinaire signifiant.

L’institut et le cabinet viendront s’imbriquer sans heurts entre la mairie et le salon de coiffure. Même échelle, mêmes familles de matériaux. Nous travaillons une construction soignée, humble. Les détails d’assemblage, le traitement des baies, le choix de couverture, convergent pour féliciter ce site tel qu’il est. L’architecture cherche une présence discrète, de celles qui savent révéler la richesse héritée du passé, de celles qui démontrent la capacité du patrimoine à accueillir l’expression contemporaine.

La parcelle très contrainte fait émerger une forme complexe en toiture. Nous parvenons par le choix du zinc à lier tous les points du bâtiment tout en conservant visuellement une impression de simplicité. La maîtrise d’ouvrage nous demande à juste titre de bien différencier les deux entités programmatiques, l’une relevant du soin esthétique, l’autre du soin médical… nous souhaitons une façade de briques continue, c’est donc par l’emploi du bois que l’on va distinguer chaque entité : une entrée en retrait côté médical, signalée par une clairevoie horizontale, et deux vitrines ceinturées d’un large cadre de bois côté institut de beauté.

La maîtrise d’ouvrage adhère au projet, et nous accorde toute sa confiance pour les choix architecturaux. Mais : couverture zinc aux pentes multiples et détails de menuiseries demandent un peu de temps de réflexion… le processus de projet, en conception comme en chantier avec les entreprises, n’est pas immédiat. On nous presse.

Qu’est-ce qu’on attend ?

Le temps est un peu plus étiré, quand des allers-retours sont nécessaires avec les entreprises pour une mise au point fine de certains détails constructifs.

« VLADIMIR : Alors, on y va ?
ESTRAGON : Allons-y.
(Ils ne bougent pas.) »

En attendant Godot, Samuel Beckett, 1952.

En parallèle nous partagerons avec la maîtrise d’ouvrage et les équipes de chantier des moments de grâce,

comme ce début de chantier où la cheffe d’entreprise de menuiserie feuillette notre carnet de détail comme s’il s’agissait d’un ouvrage catégorie beaux livres « ça fait plaisir, ça donne envie » ;

comme cet échange de regards : les nôtres admiratifs, les leurs fiers et heureux d’avoir posé le pavage grand format de la rampe intérieure longue et étroite « ça nous change du carreau 20 par 20, on s’est éclatés » ;

comme ce jour où cette cheffe d’entreprise nous montre une photo d’elle recevant le Trophée National de l’entreprenariat au féminin catégorie « Reprise ». Échanges de félicitations. Sentiment commun avec la maîtrise d’ouvrage d’être heureux de travailler avec une entreprise de qualité.

Septembre 2017, inauguration,  bilan : « ça valait le coup de prendre le temps ».